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Michel Barnier tente d’apaiser la colère des maires

Le premier ministre s’est livré à un exercice d’équilibriste, jeudi 21 novembre, devant le congrès de l’Association des maires de France (AMF). Venu clore son 106e congrès, qui s’est tenu du 19 au 21 novembre à Paris, Michel Barnier a adressé un message de confiance aux élus locaux, tout en tâchant de conjurer la précarité de sa position politique.
En effet, alors que le Nouveau Front populaire comme le Rassemblement national se montrent de plus en plus menaçants en évoquant la perspective d’une censure, le chef du gouvernement a reconnu d’emblée : « Je ne sais pas le temps que j’ai devant moi. Ça dépend d’une éventuelle coalition des contraires, si je puis dire, à l’Assemblée nationale. Je ne sais pas si cela se produira. J’y suis prêt. » Même si, a estimé M. Barnier, « je sais que ce n’est pas ce que souhaitent les Français, qui souhaitent aujourd’hui de la stabilité, de la sérénité ».
Le chef du gouvernement « marche sur des œufs », a fait remarquer le président de l’AMF et maire (Les Républicains, LR), David Lisnard, à l’issue du discours. De fait, alors même qu’il était attendu de pied ferme par des élus très en colère contre le prélèvement sur leurs recettes de 5 milliards d’euros que M. Barnier prévoit en 2025, celui-ci n’a évoqué la question qu’avec une grande prudence.
Le projet de loi de finances, rejeté le 12 novembre par l’Assemblée nationale, est discuté au Sénat. Son issue dépendra de l’accord que les forces politiques qui soutiennent le gouvernement parviendront, in fine, à trouver. La ponction sur les collectivités locales est l’un des enjeux.
Michel Barnier demande 5 milliards d’euros ; les macronistes pensent qu’on pourrait aller au-delà ; le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, a répondu dimanche 17 novembre « autour de 2 milliards ». « L’effort demandé est de 5 milliards », a rectifié mardi la ministre du partenariat avec les territoires, Catherine Vautrin.
Devant les maires, le premier ministre s’est bien gardé d’en rajouter une couche. Il n’a pas évoqué la demande de Gérard Larcher, qui n’était d’ailleurs pas là pour l’écouter, comme c’était initialement prévu. Il n’a rien dit des assouplissements votés par les sénateurs en commission. M. Barnier s’est borné à rappeler l’objectif général : ramener le déficit public « autour de 5 % » du produit intérieur brut en 2025. « Je comprends que le premier ministre n’ait pas voulu entraver la discussion au Sénat », a commenté David Lisnard, ajoutant cependant : « Il y avait une alerte météo au brouillard. Elle était justifiée. »
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